Scrap Métal est une New Adult troublante comme sait les écrire Jana Rouze.
Elle a l’art de manier plusieurs cordes qu’elle a à son arc, lors de ses romances, ce qui les rend autant passionnantes qu’intrigantes. Son sujet a quelque chose de fascinant puisque je ne connais rien aux sectes, si ce n’est leur autarcie et leurs règles les plus légendaires. C’est une histoire très documentée comme toujours, où je me suis même demandé où s’arrêtent les coutumes véridiques de ses sectateurs, et où commençait la fiction dans leur mode de vie d’après secte.
Elle ficelle son histoire au point de prendre le temps de la mettre en place pour qu’on soit complètement dans le bain de ce mode vie qui nous est complètement étranger, comme l’héroïne Hope Bruner. C’est une manière de construire son récit qui pourrait rebuter des lectrices qui s’attendraient à plus de romance, pour ma part j’ai vraiment été curieuse de voir ce monde se tisser, les changements s’opérer en Sauvage, le héros, mais aussi la frustration d’Hope à ne pas parvenir à approcher les sectateurs qu’elle veut tant comprendre car c’est wog (une étrangère).
Effectivement, la romance ne va arriver qu’au milieu du livre, de façon crue, presque violente, passionnelle, car ces personnes ne font pas dans la dentelle, et ont un rapport au sexe différent des codes sociaux, ce qui pourrait nous paraître amoral ou déviant. L’enjeu est ailleurs également puisque Jana intègre toujours une intrigue, du suspense à ses histoires, et celle-ci ne fait pas exception. Je me suis fait embarquer par cette intrigue, me demandant sans cesse ce qu’il allait advenir de son personnage masculin, plus qu’énigmatique, qui impose autant le respect que la peur. Et si leurs destins étaient liés ?
En effet, Sauvage et Hope, sont des personnages extrêmement intenses car leur passé les a façonnés chacun en profondeur, de manière quasi irréversible. Pourtant, leur différence fait leur force, et même si les intentions ne sont pas toujours honorables, leur vie ne sera plus jamais la même après leur rencontre.
J’ai adoré ce côté vaillant et combatif d’Hope, telle une guerrière. Elle m’a fait penser à plusieurs reprises à Mérida la princesse sauvage, dans Rebelle.
C’est une lecture qui peut ne pas plaire à tout le monde, elle est dense, torturée, passionnée, intrigante, peut-être même parfois dérangeante dans sa thématique. Pourtant, j’y ai plongé de suite, par curiosité mais le style m’a accroché et embarqué, cette manière de distiller, de croiser des destins, d’imbriquer rend l’histoire addictive. Malgré les tortures invisibles qu’ils s’infligent, j’aime la métamorphose qu’ils engrangent avec leur improbable- incroyable relation.
Cet épilogue est malin car il donne encore envie de plus, nous embrouille, nous interroge, et puis que dire de cette fin qui nous laisse complètement sur les dents… J’attends vraiment avec impatience la suite, pour connaitre tout le tissage qu’a créé l’auteur autour d’eux, et surtout ce qu’elle leur réserve.
