Nous remercions les éditions Black Ink pour ce service presse.
Ce n’est pas facile d’écrire son ressenti pour une telle histoire. Elle remue, elle chamboule, elle questionne. Elle nous aura occasionné de nombreuses discussions par notes vocales échangées avec Jouly.
Robyne n’a pas choisi la facilité en écrivant cette histoire. Deux dommages collatéraux. Voilà ce que sont Méredith et Célian. L’une est la fille d’un tueur en série, le faiseur d’ange, l’autre est le frère d’une des victimes de ce dernier.
Tout les oppose, leur seul point en commun est la peine et la tristesse qui les habitent. Meredith est pointée du doigt, houspillée, harcelée. Célian ne se remet pas de la perte de son petit frère et est totalement obnubilé par son désir de vengeance. Il veut faire souffrir le faiseur d’ange, quoi de mieux pour cela que de torturer psychologiquement sa fille…
Très vite on comprend la relation malsaine qui règne entre les deux héros malheureux. La jeune femme s’en veut de se laisser malmener et Célian n’éprouve aucune compassion à la faire souffrir.
Ils sont embourbés dans un quotidien où ils cohabitent dans le même appartement et travaillent dans le même établissement.
Lui est Everclear, stripteaseur aussi sexy que Magic Mike. Son corps est son outil de travail, toutes bavent sur sa plastique, Meredith aussi…
Elle est Louve Urbaine, une street graffeuse bourrée de talent, derrière laquelle elle peut enfin s’exprimer librement.
Everclear connaît tout de son Bébé Killer, telle qu’il aime l’appeler. Manipulateur et harceleur, il fait de la vie de Meredith un enfer, sous fond d’échange philosophique sur le sens de la vie, de la mort et de l’amour…
La psychologie des personnages est finement étudiée et décrite. Le personnage de Meredith est bouleversant. Elle paye les actes impardonnables de son père qui attend dans le couloir de la mort son heure venue. La jeune femme est particulièrement courageuse et en est très touchante. Elle se maudit de ressentir du désir pour Célian qui en profite pour attiser une sorte de tension érotique et malsaine entre eux.
Ce fut une lecture difficile parce que je me suis demandée où allait nous mener cette histoire. Je dois avouer avoir eu du mal à accrocher à la partie romance de la trame. Si l’enjeu psychologique, la complexité de la relation de Meredith et Célian sont parfaitement maitrisés, il m’a manqué une sorte de trait d’union pour réussir à m’attacher à ces deux-là, au-delà de leur rancœur et de leur haine. Célian est tellement animé par la douleur de sa perte, que ses actes sont difficilement pardonnables. J’ai donc eu du mal à m’attacher à lui et à croire en ses sentiments.
De la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas : cette histoire l’illustre pleinement.
Probablement que ces deux-là s'aiment depuis plus longtemps qu'ils ne le pensent. Mais aveuglés par leur peine, leur culpabilité et leur envie de vengeance ( surtout pour Célian), ils s'aiment et se détestent, mal et avec rudesse...
Vous êtes prévenus!
Burning Background … une romance qui repousse mes limites en lecture.
Ce n’est pas une lecture aisée car dérangeante, déstabilisante qui questionne énormément puisque Robyne s’attaque au psychologique dans un cadre très spécial, la vengeance, la manipulation.
On entre dans les rouages des pensées des personnes. En effet, beaucoup de moments narratifs d’introspection, de ressentis sur le passé, le présent, l’autre et les objectifs.
On connaît d’entrée les intentions Célian, on se demande donc, comment quelque chose sera possible. Et c’est sur ce cheminement, et comment il s’opère que l’auteure compte nous cueillir et nous étonner.
Comme toujours, Robyne ne fait pas dans le simple, l’évident (et c’est que j’apprécie chez elle), toujours avec des recherches précises et un sacré travail en amont de l’écriture. Ce qui rend ce livre extrêmement riche, avec beaucoup de thématiques présentes, qui alimentent cette histoire et donne du relief aux personnages, avec différentes facettes.
C’est audacieux, comme d’autres de ces livres, mais j’avoue que ma lecture a dû être entrecoupée de pauses. J’ai eu plus de mal avec cette ambiance malsaine, oscillant sans cesse entre tension sexuelle, provocation, perversions, et acceptation pour s’autoflageller de maux qu’on s’attribue.
C’est une véritable tragédie qui se répercute sur l’autre de manière différente. D’une même situation chacun vit son malheur différemment.
Meredith est extrêmement touchante, elle m’a profondément émue. C’est une pure victime, au départ, collatérale, pour ensuite devenir le souffre-douleur d’une personne brisée, Célian, qui trouve en elle la manière de déverser sa douleur qu’il juge, proche ou quasi responsable de son malheur, et par-delà d’atteindre sa véritable cible à traver elle.
C’est fou, troublant comme elle accepte son sort, on ne comprend pas bien. Elle, qui a déjà tant subit ! Pourtant, elle sait aussi s’affirmer, s’engager, se battre ou s’effacer quand il faut. On ne peut la réduire qu’à une victime… surtout avec le chemin parcouru qu’elle a parcouru depuis en dix ans.
Comme un avenir est-il possible pour l’un comme l’autre ? Comment accepter l’inacceptable ? Et pourquoi ?
Toutes ces questions tournent en boucle, et il y avait bien longtemps avec Valou que nous n’avions pas eu de discussions aussi animées sur nos lectures communes !
Il y a des très beaux moments, où l’on s’y croirait comme le premier tableau de Louve et Everclear et d’autres plus vers la fin.
Néanmoins, je suis passée à côté de leur histoire quelque part. Je m’explique…
Célian est un personnage assez détestable (très réussi dans son genre) pour des multiples raisons, son penchant pervers et calculateur, sa faculté à rabaisser, humilier, sa peine dans laquelle il se complait à travers la vengeance. Il est extrêmement difficile de s’attacher à lui, et pourtant on ne peut que comprendre sa détresse, mais moins les manières de sortir de son deuil, d’apaiser la perte.
La relation entre Meredith et Célian n’a rien de commun, de simple, de sain. On passe la quasi-totalité du livre à les voir se faire du mal de diverses façons, une communication déviante qui leur est propre. Il a été plus que compliqué pour moi de croire à ce duo, pour l’amour bancale, sorti des codes qu’ils éprouvent.
Il m’a manqué peut-être quelques chapitres, une fois les sentiments avoués pour pouvoir apprécier ce couple, leur relation, si improbable et un peu tabou, dans une situation plus stable et sereine.
C’est une romance extrêmement bien écrite, comme toujours avec cette auteure, qui bouscule les codes, va dans les méandres de l’esprit de personne brisées qui essaient de s’en sortir à leur manière, en aimant et détestant à la fois, ne sachant pas quoi faire de tout ce qu’ils ressentent.
Ce n’est pas parce que je suis passée à côté de certains aspects de l’histoire que je ne la conseillerais pas, d’une pour l’audace du thème, et de deux pour la plume, et parce qu’il faut sortir des sentiers battus, en étant bien averti, comme l’a fait Robyne pour ce livre !
Une chronique bien longue mais il ne pouvait en être autrement pour un tel livre !
Valou & Jouly:
Troublante, malsaine, atypique, cette histoire questionne et chamboule.
C'est certainement là que réside la réussite de Robyne.
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